Copie intégrale dans Valeurs Actuelles numéro 4250 du 10 au 16 mai 2018


Patrick Morre : “Greenpeace pratique

le terrorisme intellectuel”


Propos recueillis par Mickaël Fonton / Samedi 12 mai 2018 à 09:08



















Cofondateur de Greenpeace, le Canadien Patrick Moore estime que

cette organisation, qui reçoit de nombreux financements de

George Soros, a très vite cessé de se soucier des êtres humains.



Vous êtes l’un des fondateurs de Greenpeace. Qu’incarnait une telle organisation dans les années 1970 ?

Greenpeace est né à l’apogée de la guerre froide, de la guerre du Viêtnam, à l’époque de la peur d’une guerre nucléaire globale et où la prise en compte de l’environnement n’allait pas de soi. Nous avons relié “vert” et “paix” dans un seul concept et choisi les essais nucléaires comme une cible symbolique de protestation. Nous n’avons pas seulement défilé dans les rues avec des pancartes, nous nous sommes rendus sur les “scènes de crime”, d’abord en Alaska, où les Américains testaient leur bombe H, puis en Polynésie, où les Français effectuaient des essais nucléaires à l’air libre. Dans les deux cas, nous avons gagné : en Alaska, les essais suivants ont été annulés et en Polynésie, les tirs sont devenus souterrains. Ensuite, en 1975, nous avons organisé le premier voyage pour sauver les baleines, durant lequel nous avons affronté la flotte baleinière soviétique dans l’océan Pacifique. Cette campagne, qui a rendu Greenpeace célèbre dans le monde entier, a marqué le début d’une lutte d’influence visant au contrôle politique de l’organisation.


Vous avez décidé de quitter l’organisation en 1986. Qu’est-ce qui vous a convaincu de partir ?

En 1986, j’étais l’un des six directeurs de Greenpeace International, représentant du Canada. J’étais le seul à disposer d’une formation scientifique classique. Les autres codirecteurs ont décidé que nous devions démarrer une campagne pour bannir le chlore au niveau mondial. Je leur ai expliqué que le chlore était l’un des éléments les plus importants pour la médecine et la santé publique, mais ils ont semblé considérer que cela n’avait pas d’importance. J’ai réalisé alors qu’ils ne souciaient pas vraiment des êtres humains, qu’ils les considéraient comme des ennemis de la nature. Je ne pouvais pas rester dans une organisation de ce type. Greenpeace a été kidnappé, phagocyté par des activistes d’extrême gauche qui ont commencé à faire de la désinformation, du sensationnalisme et à jouer sur la peur. Aujourd’hui, leur seul but est de maintenir en état la pompe financière sans se soucier le moins du monde de vérité scientifique, de logique ou de raison.


Comment expliquez-vous ce “virage politique” amorcé par l’organisation ?

Comme je l’ai dit, Greenpeace a été récupéré par des militants plutôt doués, qui en savaient assez peu sur l’écologie et la science et dont le seul but était de fortifier et d’accroître le pouvoir que Greenpeace avait acquis durant ses premières années d’existence. Aujourd’hui, Greenpeace est une sorte de réseau d’étudiants égarés, cornaqué par un petit nombre de militants qui dessinent la stratégie du groupe et passent leur temps à asséner des discours apocalyptiques…


Greenpeace peut-il être considéré comme un modèle pour les autres ONG, par son organisation, sa visibilité, ses ressources humaines et financières, son efficacité ?

Je ne sais pas dans quelle mesure son modèle a été copié, mais ce dont je suis sûr, c’est que Greenpeace peut aujourd’hui être considéré comme un groupe qui pratique le terrorisme intellectuel et aspire à prendre le contrôle d’esprits peu préparés. Ils se dépeignent en défenseurs des opprimés, mais ils oppriment très concrètement toute expression d’une pensée saine et rationnelle. Une véritable organisation écologiste se devrait de s’intéresser autant à l’homme qu’aux autres espèces et de ne jamais perdre de vue la recherche d’un équilibre entre l’environnement, la société et l’économie.


Propos recueillis par Mickaël Fonton / Samedi 12 mai 2018 à 09:08

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Bien l'bonjour à mes amis de Résistance Républicaine de passage sur mon site !  Analyser et de réfléchir. Enfin, pour moi, c’est dur. Pour toi, ça roule, ma poule, j’en suis sûr !